L'Association Vivante Ardèche en partenariat avec la Galerie Louis Carré organise une exposition au château de Vogüé, en Ardèche.
Le 10 mai 1941 a lieu à Paris, au début de l'occupation allemande, le vernissage d'une exposition de peintres français qui entendent par leurs peintures résister à l'idéologie nazie de "l'art dégénéré ".
Cette exposition, " Vingt jeunes peintres de tradition française " fut préparée par le peintre Jean Bazaine (1904-2001) et l'éditeur André Lejard.
« Je proposai le titre de "Vingt jeunes peintres de tradition française". C'était à la fois une vérité et une supercherie. Qu'on se souvienne : à cette époque les nazis poursuivaient de leur fureur destructrice toutes les formes d'expression artistique se rattachant à ce qu'ils dénommaient "l'art dégénéré" en quoi s'affirmaient précisément la liberté et la joie de la création. Il importait donc de donner le change. » A. Lejard
« "Peintres de tradition française", c'était à double tranchant. Il y avait le mot "française" d'une part, ce qui voulait dire que la tradition française existait et en même temps le mot "tradition" servait à ce que les Allemands ne se méfient pas trop. (…) Je me souviens assez bien du vernissage : sont arrivés deux officiers allemands qui se sont avancés jusqu'au milieu de la galerie. Ils ont jeté un coup d'œil, se sont regardés, ont tourné les talons. C'est tout. C'était l'époque où les Allemands voulaient encore être gentils. » A. Bazaine
Parmi ces peintres, citons Manessier, Lapicque*, Desnoyer, Pignon, Tal Coat.
Lors de sa première exposition en 1932, Bonnard déclara : « je suis content de voir quelqu'un qui travaille dans ma voie, je suis si seul ».
Bazaine fut un artiste foisonnant.
Outre ces différentes formes de peinture il réalisa des mosaïques (Unesco, Paquebot France, Maison de la Radio, Sénat), des tapisseries, des lithographies, fut l'auteur de livres théoriques sur la peinture et surtout fonda avec Manessier l'association pour la défense des vitraux de France.
Il réalisa ceux de l'église Saint-Séverin à Paris.
Par les gestes, les formes, les couleurs et les textures Bazaine nous donne sa vision d'un monde toujours renouvelé et dynamique car pour lui " une seule règle demeure, absolue : à chaque toile nouvelle avoir perdu le fil ".