Vent fou
Quand le vent fou remue son aile
le jour frémit dans ses châssis
et sa tendresse apparaît
comme une lointaine image
qui s'était perdue autrefois
entre le jardin et la cour
dans le givre des allées brûlées
ou dans la veine d'une main
qu'on a souvent abandonnée
un soir aussi perdue
dans les profils d'oiseaux de l'herbe
le vent fou vide les tiroirs
secoue le linge et les idées
de la carapace au fruit tendre
les feuilles d'ombre se déploient
leurs doigts légers étirent l'air
un serpent brille dans le ciel
sans doute la queue d'une étoile.
André Boissin.
Photos Miss Lemon
Février 2011